Kiwi experience by Lili

Après avoir laissé Rémy sur le bord de la route le 24 septembre dernier afin qu'il vagabonde où bon lui semblait, Greg et moi nous sommes dirigés vers le sud de l'île du sud de la Nouvelle-Zélande.

Après Dunedin, direction Sandfly Bay, nous trouvons un endroit parfait pour la nuit : des collines vertes parsemées de moutons surplombant une plage splendide avec des falaises de chaque côté.

Nous admirons le coucher de soleil sur la plage, les otaries qui jouent dans les vagues et avons même la chance d'apercevoir deux pingouins qui remontent la plage afin d'aller se caler pour la nuit dans les dunes !






Nous ne sommes plus très loin de l'Antarctique et le vent est glacial, je vous laisse imaginer la température qu'il a fait cette nuit-là.

Le 25, il y a un vent à décorner les moutons, le van semble sans arrêt vouloir s'envoler lui aussi, la conduite est sportive mais les paysages continuent de nous enthousiasmer. De grands espaces, une présence humaine assez rare mais des moutons, des vaches, des chevaux, des biches...

Nous choisissons ce soir-là de nous offrir un lit en dortoir, une douche chaude et une soirée crêpes au coin du feu. Le seul autre voyageur présent ce soir-là est un américain, Glenn, de Caroline du Nord. il fera cuire et sauter sa première crêpe sous les conseils de Greg.
Glenn est le seul de toute sa famille à voyager pour, comme il dit:
"Break out of your comfort zone and live a more exciting life !"
Il nous explique que si les américains voyagent si peu c'est parce qu'ils ont peur, notamment de ne pas savoir se débrouiller avec les transports, les hôtels... Ils préfèrent souvent rester dans dans leur "zone confortable" comme ils l'appellent.

Le lendemain, départ aux aurores (nous venons de changer d'heure) pour une croisière dans les fjords. Mais pas le plus visité en NZ : Milford Sound, nous choisissons Doubtful Sound* Nous apprendrons plus tard que Rémy a visité le même quelques jours plus tard ;-)
Voici d'ailleurs le bateau sur lequel il a dormi que j'ai pris par hasard en photo !

Nous avons opté pour la journée sur un catamaran à moteur et le capitaine nous annonce la météo du jour : Pluie, éclaircie, brume, vent, soleil, neige... 4 saisons en une journée.
C'est exactement ce qui se produit !
Mais ce temps changeant apporte du cachet à cet endroit mystérieux, nous navigons entre les parois rocheuses recouvertes de végétation d'où coulent un nombre infini de cascades.
Le soleil joue à cache-cache avec les nuages et nous laisse régulièrement entrevoir des palettes de couleur surprenantes, une infinité de verts sous les reflets glacials des sommets enneigés et, de temps à autre, des arcs-en-ciel. Le décor est somptueux, c'est un régal pour nos yeux...






*Différence entre fjord et sound :
fjord : L'eau des cascades provient des glaciers d'altitude.
sound : Elle provient des fortes chutes de pluie, des lacs d'altitude et de la fonte des neiges.

Mais à bord d'un van il peut aussi parfois y avoir quelques avaries mécaniques et c'est après cette excellente journée que "Vanou" s'est mis à chauffer, fumer, faire d'étranges bruits.
Nous lui avons imposé une nuit de repos non loin de la route en espérant une amélioration nocturne magique mais le lendemain il a bien fallu se rendre à l'évidence...
Il fallait trouver un moyen de le remorquer jusqu'au prochain village à 20 kilomètres afin que des spécialistes s'occupent de lui.
En deux coups de fil il se retrouvait tracté par un 4x4 et en quelques heures il pouvait reprendre la route délesté d'une liasse de dollars néo-zed...




Nous aurons visité Cromwell par obligation avant de reprendre la route vers Wanaka par choix.
Son lac, son labyrinthe géant, son musée des illusions d'optique et son cinéma hors norme nous changerons vite les idées.


Encore une excellente nuit dans le van en plein coeur de nulle part entre Wanaka et Haast.
Bercés par le doux bruit des grenouilles dans les flaques d'eau, nous sommes réveillés par la violence des bourrasques de vent qui secouent le van. Il est très agréable de dormir dans un véhicule lorsque les éléments se déchainent à l'extérieur, on réalise d'autant mieux la chance que l'on a d'être à l'abri ! Quand il pleuvait des cordes comme ce matin là nous prenions la route sans petit dèj et nous arrêtions à la prochaine station-service-restaurant-hôtel. (étape multi-fonction très pratique pouvant nourrir le van et nous-même !)

Etape suivante : cap sur la côte ouest et ses glaciers. La météo ne nous fait pas cadeau de la journée et c'est sous la pluie, dans le vent et le froid que nous irons admirer Fox et Franz Joseph. Pour le premier, Greg m'accompagne, pour le deuxième, j'y vais en solitaire.
Les touristes courageux se font rares et la nature qui m'entoure prend des allures de décor lunaire, de bout du monde, c'est tout simplement magique. J'oublie que mon équipement n'est pas adapté et je profite du paysage, de l'ambiance...








Je reviens trempée au van et nous décidons de nous offrir un toit pour la nuit à Franz Joseph Town.

Avec tout celà j'approche de la fin de mon aventure dans le van de Greg, il a rendez-vous sur l'île du Nord le 1er octobre.


Nous accélérons notre montée vers le nord, nous arrêtons pour admirer les Pancakes Rocks à Punakaiki, sous la pluie et à marée haute, coup de bol c'est apparemment les meilleures conditions pour les admirer !

Une dernière nuit en pleine nature dans le van et nous atteignons Motueka, ville où Greg me déposera avant de filer...

Merci Vinou !!!

Je suis venue ici pour aller marcher dans le parc national d'Abel Tasman et je réserve ma hutte pour le lendemain soir. J'y passerais deux jours et une nuit mémorables. J'ai eu beaucoup de chance car le temps m'avait réservé deux jours de soleil et une température idéale, pas trop chaud pour marcher. Ce trek est tout simplement renversant, la variété des paysages encourage le marcheur : traversées de forêts à la végétation tropicale, de plages de sable fin, de rivières transparentes, franchissement de petites collines pour admirer les iles au loin...
Merci à Emilie D. de me l'avoir conseillé lorsque nous occupions le même bureau à Paris !



Le soirée passe plutôt vite dans la hutte à échanger avec des néo-zélandais, belges, espagnols et surtout Sarah, une jeune anglaise bientôt vétérinaire. Les 24 km parcourus aujourd'hui avec 12 kilos sur le dos me déposent dans les bras de Morphée avant 22h !

Réveil 6h, je ne veux pas rater le lever de soleil ni l'horaire des marées que je dois respecter si je ne veux pas rester bloquée. Certaines traversées de baies n'ont pas d'alternative pendant la marée haute. Enfin si, une : attendre qu'elle baisse.
J'ai un bateau taxi qui vient me chercher à Totaranui (11 km) à 15h. Mes muscles me rappellent que j'ai déjà marché hier mais le plaisir de la découverte de nouveaux paysages m'enchante et mon corps suit sans problème tellement ma tête est ravie !



"Koru"


Le retour en bateau n'est pas qu'une formalité, j'ai le plaisir d'admirer de la mer les kilomètres parcourus mais surtout d'apercevoir de nouvelles otaries sur les rochers ainsi qu'une baleine-singe (qui a première vue ressemble à un dauphin...)


Retour à Motueka le sourire aux lèvres, je vais m'accorder une journée tranquille demain.
Ok mais après, je pars quelque part en stop, et si j'allais faire du snowboard ?
Il y a une petite station à moins de 2h de route, parfait !
(Oui je me parle à moi-même des fois ;-)

Un barbecue s'organise le soir-même dans ma guest house et c'est finalement l'une des personnes que je cotoie depuis deux jours qui sera mon premier chauffeur. Zoran, australien d'origine Yougoslave vit en Nouvelle-Zélande depuis 20 ans, il part dans ma direction le lendemain et me fera avancer d'une trentaine de kilomètres dès 8h du matin. (à bord d'une BMW intérieur cuir s'il vous plait !)
Déposée à une intersection je lèverais alors le pouce pour la première fois, à peine 5 minutes plus tard c'est un Ute rouge pétant qui s'arrêtera. Le conducteur est un homme, souriant mais l'air un peu nerveux. Il n'est pas franchement rassurant avec son visage rouge, ses grosses mains et son coffre rempli d'outils... Mais tout se passera bien.
J'ai déjà parcouru près de la moitié de ma route lorsqu'il me dépose à une intersection déserte.
En moins de 10 minutes c'est un gros 4x4 qui s'arrête avec un couple à bord qui part faire du ski.
Ils me déposent à 5 kilomètres de St Arnaud, là où j'ai réservé un lit pour la nuit, et je décide de marcher car la route est vraiment peu passante.



Je salue les moutons, les chevaux, une moto, un camion de la voirie et c'est finalement un vieux monsieur barbu qui me fera signe de grimper dans son véhicule. Il a un gros chien sur le siège passager qui passera une bonne partie du trajet à me montrer son affection. Ca tombe bien car l'accent néo-zed de son maitre est totalement incompréhensible !

Et voilà il est 10h30 du matin et je suis déjà arrivée. Je vais pouvoir me balader autour du lac Rotoiti en attendant avec excitation ma journée du lendemain.

Rainbow Skifield : 1 seule remontée mécanique allant jusqu'au sommet, une dizaine de pistes dont la moitié sont fermées par manque de neige mais une vue imprenable sur le lac, un soleil radieux, du bon matos et surtout la motivation intacte !
Je teste toutes les pistes dans la matinée sauf une, introuvable !? J'ai un plan de la station mais je ne parviens pas à la trouver...
C'est finalement Jake, le manager du surfshop en pause déjeuner, qui me fera découvrir la piste de printemps idéal, il faut beaucoup marcher pour l'atteindre mais la neige est extra, la pente est vierge, je me régale...
Nous y retournerons une deuxième fois avant de finir autour d'un verre avec tout le staff de la station.




Oups comme le temps passe vite, nous sommes déjà le 5 octobre, demain direction Nelson pour retrouver Rémy !
Bon ok pour de vrai on est le 13 octobre alors bon anniversaire Vinou !!!
Les retrouvailles et la suite un autre jour...